(237 Check) – Depuis la disparition du sultan Ibrahim Mbombo Njoya, Roi des Bamoun, des suites de COVID-19, plusieurs internautes attribuent son décès aux doses de vaccin qu’il a reçues.
Mort au petit matin du 27 septembre 2021 à l’hôpital américain de Paris en France, où il avait été admis en mi-septembre après avoir contracté le Covid-19, le Sultan Mbombo Njoya, âgé de 84 ans laisse une grande dynastie éplorée.
L’annonce officielle de son décès a été faite le même soir par Njimoun Nchare, le chef des notables introniseurs appelés en bamoun « Nkom ».
Jusqu’ici, il n’a pas été annoncé publiquement que le 19e Roi du peuple Bamoun, le sultan Ibrahim Mbombo Njoya, est décédé des suites de Covid-19. Selon des sources bien introduites du palais royal de Foumban, le monarque malade depuis quelques mois a succombé au virus après son évacuation en France.
Des images qui ont circulé sur les réseaux sociaux, quelques heures après l’annonce du décès, montrent le regretté Sultan en train de se faire vacciner contre la Covid-19, prétextent que c’est cette injection qui l’aurait emporté.
Le palais royal de Foumban par la voix de son chef des affaires administratives, Nji Oumarou Ncharé, joint au téléphone réfute cette allégation. Toutefois, il affirme que le sultan Ibrahim Mbombo Njoya a reçu au mois de mai et août respectivement ses deux doses de vaccin Astra Zeneca contre le coronavirus.
« Nous ne pouvons pas dire ce qui s’est réellement passé. Mais, sa mort n’est pas due à la prise du vaccin », affirme-t-il.
Joint au téléphone, Nji Oumarou Nchare nous confie que le palais royal de Foumban a fait foule depuis la disparition de l’illustre chef de la dynastie Nchare Yen. Lamentations et prières meublent la cour du palais au quotidien. Les populations observent le deuil en attendant la dépouille du Roi des Bamoun attendue au Cameroun dès le jeudi 07 octobre 2021.
Mais, pour le chef des affaires administratives, aucun programme n’est officiel à Foumban en ce qui concerne les obsèques ou autres rites traditionnels, car au-delà du palais royal, le Roi disparu était un haut commis de l’Etat, Sénateur et homme politique avec de grandes fonctions au sein de son parti politique, le RDPC.
Né le 27 octobre 1937 à Foumban, Ibrahim Mbombo Njoya, fils de Seidou Njimouluh Njoya accède au trône le 10 août 1992. Il devient le 19e Roi des Bamoun.
Efficacité du vaccin
Selon l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), la vaccination est recommandée pour les personnes atteintes de comorbidités dont on sait qu’elles augmentent le risque de développer une forme sévère de COVID-19, notamment l’obésité, les maladies cardiovasculaires, les maladies respiratoires et le diabète.
Le vaccin AZD1222 contre la COVID-19 a une efficacité de 63,09 % contre l’infection symptomatique par le SARS-CoV-2. Des intervalles plus longs entre les doses, dans la fourchette de 8 à 12 semaines, sont associés à une plus grande efficacité vaccinale.
Le vaccin Astra Zeneca est efficace et sans danger pour protéger les gens contre les risques extrêmement graves liés à la COVID-19, y compris le décès, l’hospitalisation et les formes graves de la maladie (situation au 19 avril 2021).
Et tel que l’indique les experts du programme élargi de vaccination (PEV) au Cameroun, il est possible qu’une personne qui ait reçu deux doses du vaccin soit réinfectée malgré l’efficacité reconnue scientifiquement du vaccin Astra Zeneca.
Le Secrétaire permanent du PEV, Dr Shalom Tchokfe Ndoula, explique que : « L’efficacité des vaccins ne sont pas à 100%, bien que la plupart des vaccins protègent à presque à 100% contre des formes graves. Mais, dans un environnement ou peu de personnes sont vaccinées, cette efficacité est faible. Parce que si vous êtes vacciné et avez autour de vous des personnes qui ne le sont pas, le virus circule d’une personne à une autre et vous expose continuellement à l’infection. Une fois que vous êtes exposé plusieurs fois, il peut arriver que la forme que vous recevez soit une autre forme de virus, d’où la notion de variant par exemple. »
Plus encore, explique le Dr Shalom Tchokfe Ndoula, les personnes qui sont vaccinées par le vaccin Astra Zeneca par exemple avec deux doses et qui sont infectées par le variant Beta dit Sud-Africain ont beaucoup de chance d’être infectées y compris par la forme grave. « Ce vaccin ne protège que 10 à 20 pour cent contre les variants Beta. De la même manière, il est aussi possible que chez certaines personnes la réponse immunitaire à la vaccination soit très faible du fait de leurs âges et d’autres maladies qui sont entrain d’avoir. Chez les insuffisants rénaux par exemple, la réponse immunitaire à la vaccination est très faible et c’est pourquoi dans certains pays l’on est en train d’administrer la troisième dose pour accroître la réponse immunitaire chez ces personnes qui sont vulnérables », précise le Secrétaire permanent du PEV.
Les personnes âgées notamment celles de 84 ans comme c’est le cas du sultan, sont les plus exposées et sont celles qui ont le plus besoin d’être vaccinées, y compris les personnes qui les entourent.
« Quand on a par exemple 84 ans, la réponse immunitaire naturelle n’est pas assez suffisante pour combattre la maladie donc il faut se prévenir par la vaccination, les deux doses et aussi, cela ne se termine pas à ce niveau, il faut aussi vacciner les proches afin de limiter la circulation du virus. Dans certains pays, à l’âge de 84 ans l’on propose la troisième dose de vaccin justement parce que la réponse immunitaire avec les deux premières doses est faible. Probablement dans notre pays on pensera à cette troisième dose mais avec un vaccin comme Pfizer par exemple, qu’on ajouterait aux deux doses pour avoir un effet booster très élevé. Ce qui se fait actuellement dans plusieurs pays pour des personnes âgées.
Les personnes âgées sont prioritaires pour les vaccins, y compris les personnes qui les entourent donc même s’il ya des personnes jeunes autour des personnes âgées, il faut que dans la famille celles-ci se vaccinent pour éviter qu’une personne soit infectée de façon asymptomatique par un variant que le vaccin ne protège pas… »
Par Elise Kenimbeni