Depuis plusieurs jours, une épreuve de la première séquence de la classe de 3e attribuée au département de physique-chimie technologie du Lycée classique et moderne de Sangmélima, est abondamment partagée en ligne. Après vérification, cette épreuve n’est rien d’autre qu’un montage.
Contexte
Dimanche 1 octobre 2023, plusieurs pages et groupes très suivis sur Facebook, ont abondamment relayé une prétendue épreuve de physique-chimie-technologie de première séquence de la classe de 3e du Lycée classique et moderne de Sangmélima (photos).
Cette publication qui a été faite pour la première fois à 13h56 sur la page Le Sophos qui est suivie par plus de 27000 abonnés, a été partagée par plusieurs autres pages et groupes ayant un nombre important de followers. Sur la page Facebook David Eboutou par exemple qui est suivie par plus de 52 000 followers, la publication sur cette fausse épreuve a reçu plus de 1 117 likes, 365 commentaires et 275 partages en moins de 24 heures (photo).
Selon les auteurs de ces publications, cette épreuve d’un autre genre est la conséquence du refus du gouvernement de trouver les solutions aux revendications des enseignants regroupés autour du mouvement OTS (On a trop supporté) qui a vu le jour en janvier 2022. Les commentaires de la plupart des internautes en rapport avec cette actualité laissent voir qu’ils ont cru à la véracité d’une telle épreuve de physique-chimie-technologie (photos).
Ces commentaires sont susceptibles d’induire en erreur, de jeter l’opprobre sur les enseignants et de générer des frustrations.
Processus de vérification
Pour vérifier cette information, nous avons dans un premier temps, lu entièrement l’épreuve en question. La première observation est que le logo du Lycée classique et moderne de Sangmélima est invisible sur cette épreuve alors que ledit établissement a un logo. Nous avons également été frappé par des coquilles orthographiques et grammaticales qui sont quand même étonnantes pour une épreuve d’évaluation. À titre illustratif, dans l’exercice 2 de cette prétendue épreuve, il est écrit : « Selement des années passées même après avoir annoncé que sa famille aura ce qui lui revient de droit, rien est fait ». Une courte phrase avant autant de fautes prête à interrogation. Cette épreuve est truffée de fautes et les questions qui y sont posées sont pour la plupart dénuées de toute logique.
La deuxième démarche a été celle de nous rapprocher de la hiérarchie de cet établissement. C’est dans ce sillage que joint au téléphone par nos soins le lundi 2 octobre 2023 à 11h47, monsieur Labang Eustache MIMBE, Proviseur du Lycée classique et moderne de Sangmélima déclare : « mon établissement ne se reconnait pas sur cette épreuve. L’évaluation de la première séquence est programmée du 2 au 3 octobre. Cette épreuve qui est en circulation depuis plusieurs jours sur les réseaux sociaux est un montage grotesque des gens tapis dans l’ombre qui veulent tenir l’image de notre illustre lycée ». Ces propos viennent clairement indiquer que l’épreuve en circulation depuis plusieurs jours sur les plateformes numériques est un montage.
La troisième démarche a été celle du cross-sourcing (croisement de sources primaires). À cet effet, le lundi 2 octobre 2023 à 17h05, nous avons discuté par voie téléphonique avec Pascal Landry Abessolo Ela, élève en classe de troisième espagnol au lycée éponyme. À la question de savoir si l’épreuve qui est en circulation sur les réseaux sociaux leur a été proposé lors de l’évaluation de la première séquence, il déclare : « nous n’avons pas encore composé. Le proviseur a d’ailleurs dit lors du rassemblement de ce matin que les épreuves de la première séquence sont programmées pour cette semaine ».
Recommandations
Avec l’émergence des revendications des enseignants depuis l’année dernière, les réseaux sociaux à l’instar de Facebook, WhatsApp et Telegram sont inondés des informations parfois fausses en rapport avec les revendications de ces derniers. Ces informations dont les conséquences peuvent être dommageables pour la paix et la cohésion sociale ne sont pas une fatalité. Il existe plusieurs astuces pour lutter contre la désinformation en ligne. Voici quelques-unes :
- Soyez sceptique face aux informations que vous voyez en ligne. Ne croyez pas tout ce que vous lisez ou entendez. Si une information vous semble trop belle pour être vraie, c’est probablement le cas.
- Vérifiez les sources des informations. D’où viennent les informations ? Proviennent-elles d’une source fiable ? Ces questions vous permettront de savoir si l’information est fondée ou pas.
- Partagez les informations vérifiées. Il est toujours important de vous rassurer que l’information est vérifiée avant de la partager avec des amis ou la famille. Cela aidera à répandre la vérité et à combattre la désinformation.
Arouna Pountougnigni Mfenjou
Boursier 8e cohorte AFFCameroon