Non, cet homme n’est pas un enseignant que les moto-taximen auraient livré à la police parce qu’il faisait grève

Une photo publiée sur Facebook par la page Diaspora XXL et abondamment reprise sur internet (46 partages), présente un homme vêtu d’un ensemble jogging, menottes aux poignets. Selon les auteurs, il s’agit d’un enseignant nommé Tatsinkou Wamba Hugues, qui aurait été arrêté et livré à la police par les moto-taximen à Douala.

Témoignages concordants

Dans le but de vérifier cette image, nous avons tout d’abord pensé à effectuer la recherche inversée de l’image du présumé enseignant utilisée pour illustrer la publication. La recherche étant infructueuse, nous avons entrepris de parcourir les nombreux commentaires (plus de 720) faits en réponse à la publication.

Parmi ces commentaires, plusieurs indiquaient que l’histoire est fausse et que la photo n’est pas celle d’un enseignant, mais d’un homme accusé de plusieurs meurtres perpétrés dans la région de l’Ouest plus précisément au quartier Dja à Bandjoun. Le monsieur, qui aurait été arrêté avec un sac contenant des restes humains, serait actuellement détenu à la prison de Bafoussam après avoir été appréhendé à Yaoundé.

Criminel présumé

Pour avoir plus d’informations sur la version qui était racontée par de nombreux internautes, nous avons relancé la recherche inversée sur Google Images en associant à l’image le mot clé « Bandjoun ». Cette fois-ci, nous avons pu retrouver plusieurs liens dans lesquels l’image apparaissait, notamment dans le groupe Facebook « Bandjoun Mon Beau Village », où une publication datée du 11 mai 2021 et contenant une capture d’écran d’un texte publié par un certain Gilles Ngnie, indique que le monsieur tuait des gens à Bandjoun et prélevait leurs organes. La publication contient également une deuxième photo du même monsieur.

Toujours dans les résultats de la recherche, nous avons retrouvé un article publié le 6 mai 2021 sur le site camerounweb.com qui donne la même information en mentionnant l’activiste Patrice Nouma comme source. Enfin, une autre page Facebook nommée « Dignes & Valeureux Fils Baleng-Bandjoun-Balengou 3B3C », donne la même information dans une publication elle aussi datée du 6 mai 2021.

Moto-taximen contre enseignants

Tous les éléments mentionnés plus haut nous permettent de conclure que le monsieur sur l’image n’est pas enseignant en service dans un lycée de Douala. Mais plus encore, nous pouvons affirmer qu’il n’a jamais été arrêté à Douala par des conducteurs de moto-taxis et livré à la police. L’image a été sortie de son contexte et utilisée pour créer des tensions entre les enseignants et les moto-taximen.

La publication intervient dans un contexte de légère friction entre les enseignants du secondaire qui font grève pour réclamer de meilleures conditions de travail, et les conducteurs de moto-taxi qui ont organisé une manifestation lors de laquelle ils ont appelé les enseignants à ne pas créer de mouvement de nature à déstabiliser le Cameroun auquel cas ces derniers les trouveraient sur leur chemin.

Fotso Fonkam

Share this post

More To Explore

#AFFCameroon

La chicha encore appelé narguilé, est une pipe à eau utilisée pour fumer du tabac. Dans sa composition, ce tabac sous forme de tabamel est additionné à des arômes de divers parfums et le mélange se consume à l’aide du charbon bois. D’après nos vérifications et contrairement aux idées reçues, l’inhalation de ce produit peut s’avérer très nocif pour la santé des adeptes. L’OMS,  le Minsanté, une étude réalisée au Mali, les experts à l’instar du toxicologue camerounais Charles Fokunang et de la canadienne Annie Montreuil que nous avons consultés, constituent autant de sources différentes qui nous ont permis de confirmer cet état de fait.  

#AFFCameroon

While we have established through this verification process that there’s no Constitutional limit to the number of days the President can spend abroad, it is a cause for concern as it lays bare the need for effective and efficient leadership at this critical moment of Cameroon’s history. There’s, therefore, a need for the Legislator to put guardrails on Presidential movements, else there may come a time when the President will spend even six months or more out of the country without justification, and no one will have any legal basis to hold him accountable.

English